Montaigne vit au cours du XVIe siècle,
pendant les guerres de religion entre catholiques et protestants
: il s'agit d'une période de violence extrême, de
pauvreté et d'injustice. A cause de cette situation dramatique
naissent beaucoup de débats à propos de la tolérance
: Montaigne aussi exprime sa pensée à l'intérieur
du deuxième livre des " Essais ".
L'auteur se met dans une position plutôt conservatrice :
le parti le meilleur est celui qui maintient la religion et le
gouvernement anciens du pays, et de toute façon il ne faut
pas exagérer de l'autre côté, en oubliant
la raison et les limites des hommes au nom de la passion.
Pour prouver cela, Montaigne nous donne deux exemples :
1) Le fanatisme (c'est-à-dire l'intolérance sans
modération) de certains chrétiens avait provoqué
la perte des uvres païennes de Cornelius Tacite, à
cause de certaines parties qui n' étaient pas en faveur
du christianisme.
2) L'empereur Julien l'Apostat " avait été
dépeint par la storiographie chrétienne comme un
scélérat car il avait cherché à réintroduire
le paganisme, mais en réalité les sources que nous
avons nous parlent d'un homme chaste, amant de la justice et des
bonnes lois. En outre, ce gouverneur avait cherché à
utiliser la tolérance religieuse dans un but strictement
politique : la liberté de croyance qu'il avait voulu donner
à ses citoyens devait lui servir pour diviser et affaiblir
le peuple et donc empêcher celui-ci de s'unir et de se révolter
contre lui.
Cette apologie de Julien permet à Montaigne de souligner
les avantages de la tolérance comme instrument fonctionnel
au pouvoir. Toutefois l'auteur ne choisit la tolérance
qu'à cause du fait qu'elle est le moyen le plus adapté
pour établir à nouveau une stabilité politique
et non en tant que solution la plus juste.
Béatrice Albensi
2ème bil. 2006-2007